« Monochrome(s) RVB » est un projet Internet génératif. Par l’intermédiaire du moteur de recherche Google, une base de données d’images est constituée, ces images sont censées se rapprocher le plus possible du monochrome (aplat de couleur). Mais ceci n’est qu’une tentative et l’échec qui en découle nous laisse découvrir des peintures génératives et aléatoires en mouvement perpétuel.
« Grâce à ses dispositifs qui traduisent l’émergence de nouveaux langages dans le genre monochrome, Reynald Drouhin s’inscrit dans son époque tout en dialoguant avec la pratique traditionnelle du monochrome.
Avec ses « trois couleurs fondamentales » exposées en 1921, Aleksandr Rodtchenko avait « affirmé que tout était terminé » et « conduit la peinture à sa conclusion logique » en présentant trois tableaux peints en aplat intitulés Jaune Rouge Bleu. La projection du triptyque Monochrome(s) R V B de Drouhin entre en résonance avec l’oeuvre de Rodtchenko, car « R V B » ou « Rouge Vert Bleu », évoque les trois couleurs constituant le pixel. […]
Si le monochrome autorise une lecture « universaliste » et se sent partout chez lui, étant détaché de toute appartenance ou référence culturelle par la prédominance de la couleur, il n’en est pas moins également confronté à la réalité de notre monde envahi par les images, au détriment parfois de leur sens, de leur qualité et de leur utilité.
Ce contexte particulier marque les créations de Reynald Drouhin qui s’intéresse à la vie secrète des images du net.[…]
Créer un monochrome avec un programme informatique, c’est placer l’artiste face à un paradoxe fondamental et à une diffi culté majeure imposée par le hasard. Il s’agit de l’autonomie du logiciel et de sa « capacité » d’échec au regard de sa fonction initiale, car le logiciel n’est pas créé pour produire des aplats de couleur. Or, le monochrome numérique tel qu’il est envisagé par Drouhin, rencontre des incidents […].
Là est toute la profondeur et l’inventivité de cette pratique. C’est par l’incident que le monochrome, dans son sens le plus traditionnel, apparaît. »
Extrait du texte de Carole Rinaldi sur l’exposition «Sans titre» 2006
Monochrome(s) se décline sur plusieurs médias, Internet, installation, photographie, vidéos…
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Installation « Monochrome(s) RVB » pour l’exposition « L’émoi de l’image