Dark Cloud, 2025, peinture acrylique, 141 x 94 cm.

Dark Cloud (2025) est une peinture issue du prolongement d’un projet vidéo réalisé à partir d’intelligences artificielles génératives.
Là où la vidéo mettait en scène un nuage noir suspendu dans un espace de galerie vide, la peinture opère un déplacement vers la matérialité, le geste et la gravité.

Le nuage, masse instable et sombre, occupe le centre d’un espace architectural perspectif. Il semble à la fois flotter et s’ancrer, se déployer et s’effondrer. Des filaments noirs s’en échappent, évoquant des racines, des corps ou des traces de chute, brouillant la frontière entre suspension et pesanteur.

Par le recours à une palette réduite de noirs, de gris et de blancs, la peinture insiste sur une atmosphère de contamination et d’incertitude. L’espace, initialement neutre et géométrique, est affecté par la présence du nuage : éclaboussures, coulures et salissures viennent altérer la lisibilité de l’architecture.

Cette transposition picturale ne cherche pas à reproduire l’esthétique de l’image générée, mais à en proposer une traduction critique. Là où l’intelligence artificielle produit une forme fluide et contrôlée, la peinture introduit de la résistance, de l’accident et de l’ambiguïté.

Dark Cloud interroge ainsi la manière dont les images numériques (et les crises qu’elles symbolisent) peuvent être réinscrites dans un champ matériel, physique et instable. Le nuage devient moins une image qu’un état : celui d’un monde traversé par des perturbations écologiques, technologiques et sociales, qui contaminent jusqu’aux espaces supposés les plus neutres.