Fan art (in progress)
Photographies, dimension variable, 2025
Ce projet explore la rencontre fictive entre l’artiste et des figures majeures de l’histoire de l’art, convoquées sous forme d’images hyperréalistes générées par intelligence artificielle. Assis à une table de café ou dans l’intimité d’un atelier, l’artiste se met en scène dans une posture familière : celle du dialogue, de l’échange complice. Mais cette complicité est illusoire : les interlocuteurs – Salvador Dalí, Andy Warhol, ou encore des artistes contemporains – ne sont que des simulacres, des projections issues d’algorithmes.
L’œuvre se situe à l’intersection de plusieurs régimes d’images :
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le portrait classique, où l’artiste devient sujet et modèle à la fois ;
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l’autoportrait, qui interroge l’identité et la représentation de soi dans un espace partagé ;
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le selfie, forme contemporaine du portrait social, marqué par son immédiateté et sa circulation sur les réseaux ;
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enfin, l’image générée par IA, qui déplace les notions d’authenticité, de preuve et d’auteur.
En se mettant en scène avec ces “grands noms” de l’art, l’artiste interroge la tension entre culte des figures tutélaires et fabrique artificielle de rencontres. La photographie, devenue ici mise en scène d’une mémoire impossible, joue sur la nostalgie des « visites d’atelier », rite initiatique de la transmission artistique, et sur l’illusion d’une proximité offerte par les technologies numériques.
Le projet interroge ainsi la valeur et le statut de l’image à l’ère de l’IA : qu’est-ce qu’un portrait, si la présence n’est qu’une fiction algorithmique ? Qu’est-ce qu’un autoportrait, si l’autre avec qui l’on se représente n’a jamais existé dans ce moment partagé ? Et, plus largement, comment le désir d’archive, de rencontre, de reconnaissance se déploie-t-il aujourd’hui dans un espace saturé de simulacres, entre réseaux sociaux, fan art et intelligence artificielle ?
À une table de café, dans un salon imaginaire ou l’ombre d’un atelier, les visages se rencontrent.
L’artiste s’assoit auprès de ceux qui l’ont précédé, comme si le temps s’était suspendu, comme si la mémoire de l’histoire de l’art acceptait soudain de s’incarner.
Autour de lui, les figures apparaissent : tutélaires, reconnaissables, presque familières. Elles ne parlent pas, mais leur silence est habité.
Ces images sont des rencontres impossibles. Des rendez-vous inventés où la technologie convoque des présences, fabrique des souvenirs qui n’ont jamais eu lieu. Elles ressemblent à des archives, mais ne sont que traces fictives, simulacres d’une intimité jamais vécue.
Chaque photographie devient alors une fable visuelle, où l’on croit deviner la complicité d’un échange, la chaleur d’une amitié, la force d’un regard partagé.
L’artiste s’offre à la fois comme témoin et comme acteur de cette fiction : il s’y représente avec une gravité légère, entre admiration et ironie, entre hommage et jeu. Car ces images disent autant l’admiration pour les maîtres que la conscience de leur inaccessibilité.
Elles révèlent aussi une autre chose : notre désir contemporain de figer, partager, archiver chaque instant — même ceux qui n’ont jamais existé.
Ces portraits doubles, ni vrais ni faux, oscillent entre mémoire et invention. Ils questionnent notre besoin de fabuler le passé pour mieux habiter le présent.
Ils invitent à se demander : que reste-t-il d’une rencontre quand elle n’a jamais eu lieu ? Et si ces images impossibles étaient finalement les plus sincères des autoportraits ?
Prompt : generate a candid picture of these 2 people in nano banana
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